Les vastes plaines et champs du Cotentin ont été annexées récemment par la Fédération Europa, peu après la prise de Paris. Les troupes de la Fédération ont renforcées certains lieux et ont transformé le reste de la la région en un immense centre de production alimentaire destinées à participer majoritairement à l'effort de reconquête de l'Europe. Des champs s'étendent à perte de vue, produisant maïs, blé et autres céréales, afin de nourrir la Fédération renaissante. Les agriculteurs les plus fortunés ont pu se procurer des machines auprès des autorités européennes directement rapportées d'Angleterre. Les autres en sont revenus aux méthodes traditionnelles, c'est-à-dire travailler à la main. Quelques petits villages pointent le bout de leur nez, ou plutôt de leur clocher, et, au bord de la mer, des bateaux quittent les ports de fortune récemment reconstruits et partent au large récolter les produits de la mer. Les ports et les villes sont placés sous une protection constante des soldats de la Fédération qui surveillent leurs moindres faits et gestes.
Mont Saint-MichelL'ancien site touristique le plus visité de la région a été reconverti en une forteresse impénétrable. Quelques 500 hommes y sont postés en permanence et c'est devenu le centre décisionnel du Cotentin. Les paysans et pêcheurs peuvent s'y rendre pour prendre actes des décrets du préfet ou bien pour y apporter leur doléances. Peu de civils vivent à l'année dans cette citadelle, seulement quelques artisans, cuisiniers et juristes qui travaillent pour la Fédération.
CaenDe cette ancienne grande ville de France, il ne reste que le port et la Fédération y surveille quotidiennement les entrées et sorties des bateaux. C'est ici que la plus grosse partie des recettes de la pêche est faite. On peut d'ailleurs voir plusieurs dizaines de bateaux attachés aux quais, attendant patiemment le retour de leurs propriétaires afin de repartir en mer. On trouve aussi quelques bars, de nombreux hangars transformés en hôtel ou en dortoirs géants. Un avant-poste de la Fédération a été installé dans l'ancien bureau de poste de la ville, un peu à l'écart de la zone portuaire et de ses odeurs.
Il règne sur ce port un silence morbide: les pêcheurs déchargent leurs cargaisons sans jamais mot dire, ou du moins, le strict minimum uniquement. C'est encore pire quand une patrouille passe: tous baisse le regard, voulant à tout prix éviter le moindre ennui.